Bon allez, je le confesse : il y a eu une “petite” pause dans la parution des articles . Mais c’est parce qu’il y a eu quelques nouveautés de mon côté (un déménagement, une prise de poste en tant que vérificateur, …). Et peut-être aussi une légère démotivation… que plusieurs mails de remerciements chaleureux sont venus torpiller ! Merci à ceux qui m’encouragent à tenir ce blog, je m’y remets donc !
Et quoi de mieux que de poursuivre la série sur la description des différents blocs qui vous seront proposé pour vos affectations ? Après avoir vu le contrôle fiscal dans ce billet, aujourd’hui nous parlons de la gestion fiscale !
Et comme toujours, il s’agit ici d’un point de vue tout à fait personnel, probablement incomplet, mais que vous n’hésiterez pas à compléter dans les commentaires si besoin
Pourquoi la gestion fiscale ?
C’est peut-être l’endroit que n’importe quel citoyen connait le mieux quand ils pensent aux impôts. La personne qu’il va voir au guichet pour demander quelques renseignements sur “ma situation un peu compliquée”. Je parle ici des personnes affectées au Service des Impôts des Particuliers ou au Service des Impôts des Entreprises. Ce sont ceux qui gèrent au quotidien les dossiers des personnes, selon deux axes principaux.
Ici, on se retrouve donc principalement à gérer deux missions essentielles dans la maison : la mission de l’assiette et la mission de recouvrement.
L’assiette
Quand je parle de la mission d’assiette, il s’agit des agents qui gèrent les dossiers des contribuables en amont : ils calculent principalement les impôts, comme par exemple l’impôt sur le revenu, et envoie les avis une fois le calcul fait.
Résumé comme ça, ça parait tout simple, puisque le calcul est fait informatiquement. Mais détrompez-vous : c’est loin d’être une planque ! Notamment parce que dès qu’un cas complexe arrive au téléphone/au guichet/par mail (coucou les collègues qui bossent avec plein de contribuables frontaliers !), ce sont ces agents qui doivent répondent.
On trouve aussi les personnes qui doivent gérer les demandes de remboursement des contribuables, comme par exemple lorsqu’une entreprise demande le remboursement du CICE : ce sont ces agents qui vérifient si l’entreprise y a bien droit, et si son calcul est correct.
Le recouvrement
Une fois que l’impôt est calculé et l’avis envoyé, on passe cette fois au recouvrement : ce sont tous les agents qui réceptionnent les sous qu’on paie. Et ne pensez pas que le prélèvement à la source a supprimé cette mission, bien au contraire. Notamment dans les SIE, où les agents vérifient que la TVA est bien déclarée ET payée tous les mois par les contribuables.
Dans le cas où de fieffés coquins s’amuseraient à ne pas payer dans les temps, ce sont eux qui vont faire toutes les diligences pour recouvrir quand même ce qu’il faut (parfois en mettant des procédures lourdes en œuvre comme les avis à tiers détenteurs). C’est un véritable travail de longue haleine parfois.
À titre personnel en tant que vérificateur, je m’adresse souvent à eux pour savoir si les entreprises que je vérifie n’ont pas des soucis d’argent avec les impôts (car non, je ne peux pas le savoir par moi-même, je n’ai pas les mêmes applications informatiques de contrôle que ce service).
Les structures de la sphère Gestion Fiscale
Ici, on retrouvera aussi une distinction en fonction de la taille des entreprises :
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Au niveau national, pour les très grosses entreprises (type Carrefour, Thalès, BNP Paribas,…), on a la Direction des Grandes Entreprises. Elle est située en Île de France. En termes de proportions, elle gère peu d’entreprises. Mais par contre un flux d’argent très important (de mémoire, 54% de la TVA collectée en France l’est par la DGE, mais c’est un chiffre à vérifier). De plus, on imagine bien que travailler dans cette structure amène à poser des questions sur les impôts payés bien plus complexes que celle posées par le boulanger du coin.
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Au niveau départemental (il n’y a pas de niveau régional), on trouvera cette fois-ci les SIE et les SIP. Il y en a plusieurs dans chaque département, qui gèrent la plupart du temps plusieurs villes.
L’inspecteur qui choisit Gestion Fiscale
Une fois sorti de l’école, l’inspecteur ayant choisit la gestion fiscale se retrouvera adjoint d’un chef de centre (c’est à dire le chef comptable) s’il obtient un SIE ou un SIP (j’avoue ne pas savoir ce qu’il fait s’il obtient la DGE, un commentaire si vous le savez !). C’est un poste principalement de management. L’adjoint va gérer une équipe de cadres B et C principalement. Cela signifie notamment faire un emploi du temps concernant les personnes devant assurer l’accueil et les rendez-vous pendant le mois, répartir les dossiers à traiter, voire dans des cas très complexes assurer le suivi du dossier.
Ici, il s’agit vraiment d’un métier en équipe, avec à la fois “ses collaborateurs” (je n’aime absolument pas ce terme), ainsi que le chef du centre au dessus de lui avec qui il dialogue souvent (vu qu’ils forment la partie “dirigeante”).
Puis on ne va pas se mentir aussi : du fait du très grand maillage de ces structures sur le territoire, c’est clairement le bloc qui assure le plus de postes, et le plus de possibilités de rentrer dans sa région d’origine (sauf les parisiens hein, ne vous inquiétez pas de ce côté ). EDIT : Apparemment, ce n’est plus le cas. Comme le conseille Arendal dans les commentaires, mieux vaut demander tous les blocs.
Conclusion
J’espère de nouveau que ce topo permettra de voir un peu plus clair pour les nouveaux qui viennent d’obtenir le concours, et si jamais vous avez des questions, surtout n’hésitez pas à les poser en commentaire !
Le plus de postes ? Pas vraiment la moitié de la promotion actuelle d’inspecteur est en contrôle fiscal
Pour rentrer dans sa région il vaut mieux demander tous les blocs, c’est plus sûr et les besoins en local peuvent être très variables comme tu le sais.
J’ai eu franchement cette impression dans ma promo, mais tu as certainement raison pour la promo actuelle 🙂 j’édite donc mon post, merci pour ton point de vue !